Nuit bien frisquette, car on est à environ 1000 m d'altitude. Ce matin encore,
des gouttelettes de givre perlent sur ma tente, et fondent dès que le soleil
s'élève au-dessus des arbres. Je suis invitée à prendre le café au camper de
Judy et Ray. On discute de la mine juste au-dessus de nous, et Judy m'apprend
que le terrain du camping vient juste d'être racheté par les propriétaires de
cette mine qui vont l'exploiter. L'an prochain, le camping sera donc déplacé de
l'autre côté de la route.
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Toujours à Oak flat campground, le matin après la nuit fraîche |
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Good ! |
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Ces stries en relief le long de la séparation avec la shoulder servent à réveiller les automobilistes assoupis, mais sont hyperdangereuses pour les cyclistes un peu rêveurs |
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Un cimetière indien |
Tout au long de la journée je verrai de nombreuses mines de cuivre à ciel ouvert.
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La montagne est exploitée avec de nombreuses mines de cuivre à ciel ouvert |
Je passe par un mini village appelé "The top of the world", puis Miami, capitale du cuivre... ils sont les rois des records, par ici !
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Un ex voto à l'entrée de Miami |
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Miami, Arizona, capitale du cuivre ! |
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La mine |
Devant le Visitor Center de Claypool, je rencontre 2 cyclos du Massachusetts, que je reverrai par la suite.
A Globe, la seule ville un peu importante de la journée, je tente de recharger mon téléphone au Mac Do, mais toutes les prises dans la salle sont condamnées et on refuse de me rendre ce service. Du coup je regrette bien mon filet-o-fish, ça m'apprendra d'aller chez Mac Do, et je décide que je n'y mettrai plus les pieds, même pour leur wifi qui en plus est en rade.
Après Globe, je prends la route 70, et des panneaux signalent qu'on entre dans la réserve Apache de San Carlos, qui est assez vaste. C'est là que je crève encore ! A l'avant cette fois, et j'arrive tant bien que mal, à me dépanner. Et jusqu'à maintenant, ça tient.
Arrivée à l'entrée de Peridot, je m'arrête au supermarché, et là je réalise que je suis effectivement dans une réserve indienne : tout le monde est indien, clients et personnels, j'en suis stupéfaite et ravie en même temps. Moi qui ne visualisais les Indiens que comme dans un western, je trouve ça complètement surréaliste de les voir dans les rayons du supermarché, parler en anglais, et habillés comme des Américains (chemises à carreaux, chapeaux de cowboys). Et ils sont supergentils et généreux avec moi : il n'y a aucun hébergement ni camping à Peridot, et quand je demande à planter ma tente dans le jardin (en friche) d'un bâtiment qui gère des transports sanitaires, on me dit oui sans poser aucune question. Le veilleur de nuit me proposera plus tard d'utiliser les restrooms. Et quand je traverse la rue pour aller me ravitailler à la station service en face, aucun problème pour recharger mon téléphone !
Dans la boutique de cette station essence, ils vendent de l'artisanat indien, des bijoux faits avec une jolie pierre vert clair, qui s'appelle justement "peridot", et qui bien sûr vient d'ici.
Le lendemain, je repars vaillamment sur la route 70. A la 1ere montée,
je dois vraiment avoir l'air pitoyable, car une voiture s'arrête au sommet, le
passager vient vers moi, suivi du conducteur. Ils sont Indiens, et le plus
jeune me tend, vous savez quoi ? Une cannette de Red Bull ! En bons Américains,
ils se présentent : Barett et Emilio. J'en suis encore toute émue.
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Vitalise le corps et l'esprit ! |
Comme la cannette est bien fraiche, je la bois illico. En fait, à part leur Gatorade, j'avais jamais essayé de boisson énergisante, mais ça n'a pas trop mal réussi, pour le reste de la journée, d'autant plus que pour une fois, le vent m'est très favorable.
Ça faisait longtemps que j'avais pas fait tourner le 3eme plateau comme ça !
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Histoire de Chef Bylas |
Après la ville de Bylas, je trouve un compresseur auprès d'une boutique épicerie / liquor store, et je suis contente de faire la pression de mon pneu avant, suite à la crevaison d'hier.
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On refait la pression |
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Notez la belle montagne enneigée à droite |
A l'entrée de Fort Thomas, je trouve cet immense monument à la gloire du
fondateur du Lions club, j'y croise un couple de Hollandais en voyage, puis je
déjeune sur une table de pique-nique, avec 2 ouvriers qui viennent de terminer
une intervention sur le bâtiment voisin. J'apprécie bien cette facilité qu'ont
les Américains à entamer la discussion en toutes circonstances.
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Hommage au fondateur du Lions club, natif de Fort Thomas |
Au moment de repartir, je suis rejointe par Denny, un des cyclistes rencontrés hier. Puis nous retrouvons plus loin son pote Greg, qui répare une crevaison (ça me rassure, tout le monde crève sur ces routes).
On roulera plus ou moins ensemble tous les 3 jusqu'à la fin de la journée, en faisant une étape ice-cream à Taylor Freeze, à Pima, un établissement qui fait une telle pub sur la route que c'est quasiment surhumain de passer sans s'y arrêter. Pour moi c'était une root beer float.
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Au Taylor Freeze de Pima, on soutient les cyclistes du Southern Tier, et on prend en photo tous ceux qui s'y arrêtent. |
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Encore une église mormone à Safford |
Juste après, encore une grande église mormone, et j'en profite pour faire
remarquer que depuis que je suis partie de Phoenix, je n'arrête pas d'en voir,
au moins une dizaine déjà, et ça m'intrigue un peu.
Le vent arrière nous pousse, on avance bien, j'aurais fait mes 60 miles
dans la journée et j'ai pris de forts coups de soleil sur les bras et les
cuisses.
À Safford, tous les 3 nous allons au Sunrise RV Park. C'est vendredi après-midi,
le bureau est fermé pour le weekend, mais on arrive finalement à faire venir
quelqu'un qui nous donne les clés de la salle commune. Comme le vent est
vraiment violent, on peut dormir à l'intérieur, utiliser la cuisine, les
douches, le grand luxe ! Je discute pas mal avec Denny, qui s'occupe d'un petit
élevage de volailles et fait le Southern Tier en plusieurs fois. Il a déjà fait
des randonnées pédestres de plusieurs milliers de kms, et maintenant pédale sur
différents circuits vélo. C'est un super mécanicien, il bosse sur le vélo de
Greg (je crois qu'il a encore crevé en arrivant) et demain ce sera le tour du
mien !
Superbes paysages et ça doit être émouvant de passer en terres indiennes. L'épisode du red bull ne l'était pas moins. Merci pour le partage !
RépondreSupprimerEncore de super paysages, les premières photos me faisait penser au paysage de Duel, le film de Spielberg des années 70 ce que tu décrit est heureusement plus calme :)
RépondreSupprimerGilles
Trop forte Joëlle ! Après avoir raté quelques épisodes je te suis à nouveau, et le rêve recommence...
RépondreSupprimerBravo, merci à toi, et grosse bise.
Erik.
Super de te retrouver Erik! Bises de Mesilla où Billy the kid a été jugé et condamné à la pendaison
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