Le Desert motel est un petit motel a priori très modeste, où logent des travailleurs mexicains,
mais très bien, chambre super propre, grand lit King size, un frigo et micro-ondes
et surtout je peux mettre le vélo à l'intérieur.
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Ma carte précise pour aujourd'hui qu'il y a "no service" (= pas de ravitaillement ni point d'eau) entre
Brawley et Palo Verde, à 75 miles. Sur le principe, en préparant le voyage depuis Montpellier, ça
semblait faisable dans la journée en partant tôt, mais sur place avec ma petite
forme, absolument pas.
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Avant de démarrer, je vais en face au supermarché Von's acheter une
grosse bouteille de 1 gallon (3 litres) d'eau pour compléter mes 2 bidons. J'ai
à manger, et on verra bien.
Je retraverse la ville et continue vers l'est sur la route 78.
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On traverse la rivière Alamo quelques miles après Brawley |
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Tiens, des palmiers ! |
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Troupeaux impressionnant de vaches |
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Mon gallon d'eau qui se réchauffe... |
Route droite, qui monte lentement mais sûrement, et le headwind se lève.
Bref, encore un jour où je n’avance pas. Ma moyenne est lamentable, et j'ai
l'impression de traîner une enclume dans chaque sacoche.
La montée qui n'en finit pas, la chaleur (dans les 30 degrés au milieu
de la journée), pas trop possible de faire de vraies pauses, pas un coin
d'ombre pour s'asseoir, et comme prévu aucune habitation, ni ferme, ni village,
ni station-service, ni aire de repos....no service, quoi !
Paysage désertique, puis de nouveau des dunes de sable pour les aventuriers du
désert. Ce sont les fameuses dunes Algodones. Je crois bien que c'est un des
plus gros spots pour ça.
Mais aujourd'hui c'est lundi, moins d'activité qu'hier.
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Campement de RV |
Cependant, j'aperçois sur la droite, au niveau de la Gecko road, près
d'un groupe de RV (immenses camping-cars), un chapiteau, eh eh, c'est un stand
de réparation d'engins du désert, et c'est super, ils vendent des boissons ! Un
Dr Pepper, suivi d'un 7up bien glacés, sirotés sous l'ombre d'un auvent, je
n’en bois jamais, mais là, comme j'apprécie les bulles !
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Bienfaisante halte avec boissons fraiches |
7 miles plus loin, j'arrive à Glamis, indiqué sur ma carte comme le seul
point de ravitaillement possible au Convenience store, et également capitale mondiale du sable. Mais
"no restroom, no shower" (ni toilettes, ni douche).
J'ai déjà vidé mes 2 bidons, mais pas encore entamé mon gallon d'eau,
trop tiédasse.
Encore un petit soda grapefruit bien frais (avec 2% de jus de raisin), et je
demande à la patronne s'il y a possibilité de planter la tente entre ici et
Palo verde Elle me propose de rester là, de monter la tente sous son patio. Du
coup, c'est trop tentant, il est à peine 2 heures de l'après midi, j'ai roulé que 30 miles,
mais je suis tellement naze !
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Où je suis bien contente d'avoir une auto-portante |
Elle ferme sa boutique à 15h et ensuite, il y a un défilé de véhicules qui
s'arrêtent, constatent que c'est fermé, repartent. Du coup, je discute pas mal,
puis il fait nuit un peu après 19h, et je ne traîne pas pour aller me coucher,
après une toilette rapide et discrète avec l'eau chaude de mon gallon bootle.
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En repartant du Convenience store de Glamis tôt le lendemain matin |
Nuit assez bruyante (pas mal de trafic de gros camions, et surtout, la
voie ferrée passe juste là, et les trains américains adorent se signaler très
bruyamment.
Le lendemain matin, je me réveille tôt, car le magasin ouvre
à 7h. La patronne m'offre un café, et c'est parti pour la même chanson qu'hier
: montée lente, vent de face, chaleur, et vélo trop lourd. D'ailleurs,
tout en pédalant, me vient l'évidence que j'ai tout faux, j'ai pris beaucoup
trop de vêtements chauds, alors que maintenant il fait si chaud ici, et même la nuit ! je veux m'en débarrasser
au plus vite, le 1er post office fera l'affaire.
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Yes! J'ai trouvé les mines de chocolat ! |
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Les clôtures protègent les "Chocolate mountains naval reservation aerial gunnery range" |
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Et voilà les montagnes Chocolat |
Puis je passe la station du Border Patrol, où je réussis à obtenir de
l'eau bien fraiche, et ensuite, ça devient plus facile, ça descend doucement.
Et puis ma crève est presque guérie, peut être grâce aux pastilles homéopathiques
achetées à prix d'or (12 $ sans les taxes) au CVS de San Diego. Le sable et la
poussière me font bien tousser, et cracher souvent, et du coup, je respire mieux.
Allez, j'arrive à Palo Verde, et ça fait vraiment du bien d'arriver dans un
vrai village, même s'il n'y a que 170 habitants. Je tente le country park campground, mais il
est désaffecté, et vraiment dégueu. À la station-service, un
client me conseille spontanément de camper au Tamarisk RV Park juste en face.
J'ai l'impression que tout le village habite dans ce parc de mobile homes,
parce qu'il n'y a à peu près rien d'autre !
Très bon accueil, emplacement sous les arbres devant la rivière, bonne douche,
lessive, petite bière et casse-croute dans la salle télé, avec piano, billard,
bouquins, wifi, micro-ondes...
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Village de Palo Verde |
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Une Modelo grand modèle dans la salle télé |
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