Nuit fraiche derrière ce décor de western, et petite odeur d'essence,
mais plutôt bien dormi, et décidée à partir tôt avant que le vent se
lève....mais en chargeant mes sacoches, je m'aperçois... que le pneu avant est
à plat ! Encore ! Gros découragement, car je constate qu’il y a sur ce terrain
des tas de "pégottes" qui se sont accrochées à mes pneus.
Gros ménage à la pince à épiler, mais sûrement pas suffisant. Je remplace la
chambre à air, je porte mon vélo jusqu'au chemin, recharge les sacoches,
et roule jusqu'à la station-service pour un café et cie.
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A Las Cruces, on se sent déjà au Mexique |
10 minutes après, la nouvelle chambre est déjà à plat. Re-vérification
du pneu, celui-ci est d'origine, il a beaucoup de miles au compteur et
j'aurais dû le changer en même temps que l'autre à Phoenix! Il me reste une
chambre à air rustinée, mais elle non plus ne tiendra pas longtemps, et me
voilà encore à tenter le pickup stop. Curieusement, ça ne marche pas bien à la station-service,
alors je vais me poser à la bretelle de l'I-10, et par chance je suis prise
tout de suite par un retraité qui est maintenant apprenti pasteur et va
justement à Las Cruces.
Tellement sympa qu'en roulant il appelle un bike shop, demande s'ils ont
la bonne taille de pneus, et leur annonce qu'on y sera dans 45 minutes ! Et il
me dépose devant !
Pendant qu'on pose un nouveau pneu anti-flat avec une chambre à air
renforcée, je vais déjeuner à côté. J'en profite aussi pour mettre un nouveau
rétroviseur et acheter une autre lumière flash pour l'arrière (sûrement
un peu de casse dans les chargements en pick up). Je casse ma tirelire mais
j'espère maintenant ne plus me soucier des crevaisons.
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Basilique San Albino |
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Plaza de Mesilla |
Ça ne vaut plus le coup de continuer la route cet après-midi, car je ne
trouverai pas d'hébergement entre La Cruces et El Paso.
Je m'installe dans un RV park à Mesilla, petite ville au sud de Las Cruces;
j'ai plein de temps pour faire une lessive, visiter la plaza historique, dîner
dans un resto Thaï pour changer du mexicain, et surtout organiser la suite : vu
ma progression lente, je n'aurai jamais le temps de finir ce voyage avant mon
vol de retour le 16 mai de Miami.
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Cow boys |
Je prévois donc de zapper la partie texane de El Paso à Austin. Tout le
monde m'a dit que je ne perdrai pas grand-chose, et que c'est après Austin que
la route est beaucoup plus intéressante. Donc je réserve le train pour jeudi
(il y en a 3 par semaine) ainsi que 2 nuits dans un hostel à El Paso.
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Ce bâtiment, ancien tribunal qui a condamné Billy le Kid à la pendaison, est aujourd'hui une boutique de souvenirs |
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Restaurant La Posta |
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Ces "noyers de pécan" commencent à sortir leurs premières feuilles |
Le lendemain, route plate plein sud pour les 49 miles jusqu'à El Paso,
mais quel vent encore !
Le paysage est très agricole, et bientôt je remarque d'immenses vergers dont
les arbres commencent tout juste à sortir quelques feuilles.
Ce sont des "noyers de pécan" (pacaniers), et ils sont largement
inondés par un dense réseau d'irrigation.
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Ils sont abondamment irrigués |
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Mais qui a piqué toute l'eau du Rio Grande ? |
Et je fais le lien avec le lit complètement à sec du Rio Grande. Quelle
frustration de ne pas y voir une seule goutte d'eau : que du sable, avec des
traces de roues qui témoignent plutôt d’une activité ludique.
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Yard sale, sorte de vide grenier de particuliers |
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Église San Miguel |
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Super de désigner le Professeur du mois ! |
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Un peu plus loin, toujours pas d'eau dans le lit du Rio Grande |
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Sur la piste cyclable le long du Rio Grande |
Le Rio Grande, ou plutôt son lit, sert ici de limite entre le Nouveau
Mexique et le Texas, puis un peu plus loin entre USA et Mexique.
A part ces pépinières, il y a aussi quelques vignobles et wineries, et
sans doute des champs de coton. Mon itinéraire me conduit ensuite sur une piste
cyclable qui longe la rive droite du Rio Grande. Elle est en très bon état,
avec plein de haltes pour s'y reposer, mais je n'y ai vu personne
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Le lit du Rio Grande, la digue et la piste cyclable |
. C'est un agréable trajet de 10 miles environ, mais quand ça s'arrête,
l'entrée dans El Paso est très rude, par la Mesa street, interminable large
voie qui dessert sur près de 12 miles des centres commerciaux, avec les
mêmes chaînes de magasins, beaucoup de circulation, de feux, il faut très
souvent quitter la voie de droite, quand elle devient bretelle pour accéder aux
différents malls et parkings.
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La piste s'arrête brutalement, et après c'est un trafic très intense pour entrer dans El Paso |
. J'ai pas aimé du tout. En comparaison, l'arrivée dans Downtown El Paso
est surprenante : très calme, presque endormi, faible circulation. Je
trouve facilement l'hostel Gardner, qui est un très vieil hôtel (1922), rénové
mais qui a gardé son côté historique.
J'ai la chance d'être seule dans le dortoir de 4, et j'y dors dans un bon et vrai lit (depuis Tempe), bien crevée de cette journée à lutter contre le vent.
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L'entrée du Gardner hostel |
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...et son standard téléphonique |
Merci Joëlle pour tes messages toujours aussi bien documentés et belles photos. Tout ce coin paraît bien désertique ; pas trop rigolo sur la distance ! Le Rio Grande a sec a dû avoir ses conséquences en aval des cultures de noix de pécan. Bonne visite d'El Paso. J'espère que les montée et descente du train seront "aisées". Bises
RépondreSupprimerEt non Chantal, les pacaniers et autres cultures sont bien irrigués, je pense que le système d'irrigation est bien pensé en aval.... C'est plutôt qu'il ne reste plus rien pour le Mexique. On m'a expliqué qu'il s'agit d'un droit "coutûmier" que se sont arrogés les premiers colons, et qui n'est pas vraiment remis en question. Je crois que c'est aussi vrai pour les eaux du Colorado.
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