samedi 20 avril 2019

Mamou à Simmesport


Le lendemain, je tourne un peu dans Mamou, qui est donc la capitale mondiale de la musique cajun. Vraiment pas de bol que le fameux Fred's loundge n'ouvre que le samedi.
La route fait ensuite beaucoup de virages pour contourner les étangs à écrevisses, avant d'arriver à Ville Platte, dont le fondateur fut un certain Marcellin Garand, capitaine faisant fonction d'adjudant-major dans l'armée napoléonienne. Après la vente de la Louisiane, il obtint une concession sur le hameau de la Ville Platte. Le premier bureau de poste ouvrit en 1842 et il en devint le postier en chef !







Fred's loundge, LE lieu pour écouter la musique cajun, mais... ce n'est ouvert  que le samedi. Comme je regrette !

Alors j'ai trouvé cet enregistrement : Big Mamou at Fred's loundge





Pêcheur d'écrevisses à l'ouvrage A Ville Platte



C'est assez émouvant de lire les noms de rues qui sonnent si "français ", sans compter tous les noms sur les boîtes aux lettres.

Stanley, un cajun adorable qui parle VRAIMENT français 

Devant le petit musée (fermé) Swamp pop, un homme qui travaille dans un magasin de pièces auto en face, vient faire connaissance. Quand je lui dis que je suis Française, il est tout heureux, me demande "Parlez-vous français ?" (!!!) , et voilà,  ce n'est pas une légende, les cajuns parlent français, et plutôt bien, avec un joli accent ressemblant à l'accent québécois.
Il m'explique qu'il a toujours parlé français en famille, et qu'àVille Platte, je trouverai plein d'autres francophones, ce qui s'est vérifié un peu plus loin au supermarché. Il me parle d’une radio locale qui émet tous les matins en français, avec participation des auditeurs. Moi aussi, je suis incroyablement émue de discuter avec Stanley. En revanche, je trouve que certains ici parlent un anglais assez "brouillé" que je comprends mal (et vice versa). Je dois souvent faire répéter.




Encore des étangs à écrevisses 
 Depuis Ville Platte, je "coupe" par la route 29 pour rejoindre Bunkie sans passer par le lac Chicot, puis Evergreen, Cottonport,  Moreauville...
Là,  je contacte par téléphone un hôte warmshower de Simmesport, qui accepte tout de suite de m'héberger le soir même. 


Pétrole 
 Les derniers miles sont très longs (l'étape est de 67 miles, ma plus longue pour le moment), avec toujours ce vent de face qui ne s'est jamais arrêté. Et il faut ajouter à ça que si les routes de Louisiane sont nettement plus agréables que celles du Texas, il faut cependant reconnaître que le phénomène "chiens" s'est amplifié considérablement.  Tous les cyclos rencontrés récemment m'avaient demandé comment étaient les chiens texans et ma foi, je n'avais pas été trop embêtée.



Eux me parlaient des chiens de Louisiane particulièrement insistants et hargneux. Et je confirme, surtout sur cette dernière portion de la journée. Il ne s'agit pas du tout de chiens sauvages, mais de chiens de propriétaires, non attachés et dans des propriétés non clôturées. Je pense qu'au Texas, les terrains sont plus souvent clôturés. Il y en a toujours 2 ou 3 minimum, plus ceux des maisons voisines, ce qui surmultiplie leur excitation de voir un cycliste passer devant chez eux. Et systématiquement ils se sentent obligés de faire un bout de chemin avec moi, en essayant de m'intimider Je n'ai pas spécialement peur d'eux, pour le moment la technique de l'indifférence marche pas trop mal, mais ça devient quand même soûlant.

 
Le resto de la famille Rabelais...
Mon hôte warmshower de Simmesport est propriétaire d'un Seafood restaurant, mais je n'ai pas le plaisir de le rencontrer, car sa femme a de gros problèmes de santé,. Je suis accueillie par ses enfants dont Clay, 23 ans, qui en plus d'être un tout jeune père d'un bébé de 5 mois, s'occupe à temps plein du resto, avec sa compagne et sa petite sœur

... où je passe la nuit.

En attendant l'heure de la fermeture (en fait, je vais dormir dans la salle du resto), je commande un catfish basket. Je discute un peu avec Clay, que je trouve remarquable de maturité et d'esprit de responsabilité. Il m'explique que le traitement de sa maman coûte beaucoup d'argent, et un peu plus tard, je verrai sur une affichette qu'un repas de soutien est prochainement organisé pour financer ces frais médicaux. Vive le libéralisme !


Repas organisé pour supporter les frais médicaux de la maman de Clay




2 commentaires:

  1. Merci jojo pour la musique, écoutée 2 fois en lisant ton récit, ça met dans l'ambiance :) oui c'est toujours émouvant d'entendre parler français en terres lointaines, mais là franchement c'était gagné d'avance :)))) mouais....côté libéralisme et mauvaise couverture santé seuls comprennent ceux qui sont dans la galère que ce système c'est gérer.. ..

    RépondreSupprimer
  2. Coucou Joëlle.Contente de retrouver ton récit car ces derniers temps, j'ai été infidèle, me contentant des résumés de Chantal... Oui c'est sympa ces petites vidéos musicales que tu inscris dans ton récit. Ça nous met dans l'ambiance ! D'autant que tu arrives dans une région hyper-musicale 🎸🎺🎻.
    Merci pour ce beau livre d'aventures ! Bisous.😘

    RépondreSupprimer